L'homme a toujours aménagé et construit. Pour survivre, il a dû s’abriter, organiser son environnement, voire maitriser la nature. Depuis son origine, selon les civilisations, ce besoin de construire a toujours existé. Des ouvrages anciens résistent au temps, et sont les témoins de cette volonté d’édifier et de structurer. L'homme alors utilisait des techniques empiriques, des « géo-techniques ». Il construisait, observait, et reconstruisait si nécessaire. Certes, la vitesse de construction était différente et le sol avait le temps de « réagir ». Ce n’est qu’à la fin du 19ème siècle, après la découverte de grandes théories scientifiques, et au début de l’ère industrielle, que des techniciens, comme RANKINE, BOUSSINESQ, TERZAGHI, ont commencé à s’intéresser aux théories des comportements des sols et des roches. La géotechnique est née officiellement à cette époque.
La Géotechnique est l'ensemble des activités liées aux applications de la Mécanique des Sols, de la Mécanique des Roches et de la Géologie de l'Ingénieur. La Mécanique des Sols étudie plus particulièrement le comportement des sols sous leurs aspects résistance et déformabilité. Elle traite des interactions entre les sols et les structures. Les fondations constituent le lien entre eux.
La géotechnique joue un rôle essentiel dans l'acte de construire pour tous les travaux de bâtiment et de génie civil en relation avec les sols ou les mettant en œuvre.
Le géotechnicien est multidisciplinaire, exerçant les métiers de géologue, mécanicien des fluides et solides, des sols et des roches, excellant dans les métiers de l’ingénieur. L’évolution du métier et des techniques permet de rajouter la nécessité de connaitre l’art du forage, la géophysique, l’informatique avec la création de modèles. Aujourd’hui, le métier demande aussi des connaissances en droit et économie de la construction.
La conduite du géotechnicien est conditionnée par la norme NFP 94-500 de novembre 2013, qui définit les études et missions géotechniques selon l’avancement du projet. Doit être rappelé alors que les études géotechniques sont un enchaînement de mission dictée par cette norme.
Les procédés de reconnaissance sont simples à sophistiqués, adaptés aussi au niveau de mission ou d’étude qui est demandé au géotechnicien. Le plus simple, qui est aussi la première démarche du technicien du sol est la recherche documentaire, l’enquête de proximité, l’observation sur site. Cette première analyse est la base d’une stratégie de reconnaissance in-situ qui consiste d’une part à déterminer la nature des sols composant le terrain, et d’autre part tester les paramètres mécaniques des couches en place. Le géotechnicien doit donc « creuser » et pour ce faire, possède plusieurs techniques comme l’usage d’hydrau-pelles ou de foreuses. Seuls les essais pressiométriques ou pénétrométriques statiques (voir le chapitre essais géotechniques dans le menu outils) sont admis pour tester les caractéristiques mécaniques et dimensionner les fondations (cf. Eurocode 7, norme en vigueur aujourd’hui). Des analyses d’identification et géo-mécaniques en laboratoire viennent compléter ces reconnaissances.